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Les écrivains / adhérents

Tiécoro Sangaré

Roman / Nouvelle / Théâtre / Contes

Né au Mali, Tiécoro Sangaré a été professeur de lettres, comédien, éditeur et journaliste à Bamako.
Il réside actuellement à Paris où il prépare une thèse à la Sorbonne. Il anime des ateliers d’écriture théâtrale au Centre Paris Lecture, dans des bibliothèques et dans des établissements scolaires. Il exerce aussi comme animateur pour la Ville de Paris.

Tiécoro Sangaré a reçu plusieurs bourses d’écriture :
– Centre national du livre (CNL) en 2005 ;
– Visa pour la création de l’Association française d’action artistique (AFAA), 2005 ;
– Institut régional de coopération-développement (IRCOD) en Alsace, 2006.

Bibliographie

Roman
– Le Pont des râles, Editions du Cygne, avril 2010

Pièces de théâtre
– Orpheïades, suivi de L'Enfant du paradoxe, éditions NDZE, janvier 2010
– Ça ne coule pas de source suivi de Le Souffle de la source (Vitry-sur-Seine, Les éditions de la Gare, juin 2009)
– " Délinquants " solidaires, écrite en ateliers d’écriture, avec des jeunes Cachanais, dans les Bibliothèques de Cachan (Bibliothèque centrale et Bibliothèque de la Plaine), 2007
– Le Soupir des falaises (éd. NDZE, janvier 2006)
– Bleuïade, écrite et présentée à Gare au théâtre à Vitry-sur-Seine (février – mars 2005) publiée in Le bocal africain, Ed Gare au théâtre, 2005
– L'enfant du paradoxe, éditions NDZE, décembre 2004, rééditée en janvier 2010

La plupart d’entre elles ont été jouées. Il est également auteur de nouvelles et d’un roman (à paraître prochainement).

Extraits

Extrait Ebénides

Jacques Le Terrible
– On campe ici ! Non ! Sauvages ! Vous voulez me laisser où ? C’est là-bas, sous le grand karité ! Attendez que mon canapé soit déployé ! Voilà ! c’est bon. Eh vous ! Qu’est-ce que vous avez à traîner avec ma femme sous ce soleil d’enfer ? Amenez-la ici près de moi ; voilà ! Maintenant que chacun rejoigne son poste ! Et je ne veux pas être dérangé dans mon repos.
Premier homme
– Mon capitaine…
Jacques le terrible
– Quoi ?
Premier homme
– Rien…
Jacques le terrible
– Rien ? Tu viens te planter devant moi, tu m’appelles, je te réponds et tu n’as rien à dire ! Rien ! Gardes ! Mettez ce bon à rien au cachot !
Deuxième homme
– Mon capitaine… Ici il n’y a pas de cachot.
Jacques le Terrible
– Il n’y a pas de cachot ? Il n’y a pas de cachot ! Bandes d’incapables ! Sauvages ! Allez l’attacher à ce gros tronc d’arbre là-bas, jusqu’à ce qu’il trouve quelque chose à dire.
Premier homme
– J’ai trouvé !
Jacques le Terrible
– Sauvage ! Vaurien ! J’écoute. Sauvage !
Premier homme
– Je voulais dire que la coutume exige qu’on demande asile au roi avant de nous établir sur son sol.
Jacques le Terrible
– Je me fous des coutumes, moi ! Sur son sol ? Là où je m’installe je suis chez moi ! Sauvage ! Sur son sol ! Abruti ! Sauvage ! Donne-moi juste quelques heures et ce sera lui l’étranger !
Premier homme
– C’est que…
Deuxième homme
– Ils ont une armée très organisée. Et nous ne sommes qu’une poignée…
Jacques le Terrible
– Abruti ! Sauvage ! Tu oublies cet engin-là ? Ça s’appelle un canon. Tu ne le connais pas hein ? Sauvage ! Tu ne connais rien ! Avec ça on peut casser un château fort, un bunker même !
Deuxième homme
– Mon capitaine… C’est quoi un… bunker ?
Jacques le Terrible
– Imbécile ! Sauvage ! C’est une fortification très solide qui… qui… Sauvage ! Ignorant ! Tu ne connais pas un bunker ? Il ne connaît pas un bunker ! Qu’est-ce que vous connaissez ici ? Hein ! Rien ! Bandes de vauriens ! Sauvages ! Mécréants ! De toute façon, nous sommes là pour sauver vos âmes pécheresses. C’est la mission à laquelle m’a envoyé mon roi, le seul roi qui vaille pour moi. Et je vais les sauver, vos âmes souillées. Sauvages ! Impies ! Barbares ! Qu’est-ce que vous savez ? Rien ! Vous ne savez rien du tout ! Qu’est-ce que vous avez ? Hein ! Quoi ? Rien. Vous n’avez rien du tout ! Sauvages !
Premier homme
– Il me semble, mon capitaine, que nos âmes vous intéressent moins que nos corps ébéniques. Nos belles et luisantes ébènes !
Jacques le Terrible
– On ne me répond pas ! Sauvage ! Vos ébènes ! A quoi servent donc les ébènes si ce n’est pour peupler les forêts de Terre Vierge ? Terre Vierge ! Merci Colomb ! Terre Vierge, l’avenir du monde ! Ebènes, Terre Vierge vous va mieux que ces sols sauvages.
Deuxième homme
– Si chacun pouvait rester chez soi…
Jacques le Terrible
– Sauvage ! Abruti ! Sauvage ! Comment rester chez nous alors que l’impureté se propage dans vos âmes ici ? Comment vivre sans nous préoccuper du sort de Terre Vierge que la chair des Sioux ne nourrit plus ? Nous, nous sommes de vrais chrétiens.

Lieu de vie

Île-de-France, 75 - Paris

Types d'interventions
  • Ateliers d'écriture en milieu scolaire
  • Rencontres et lectures publiques
  • Ateliers d'écriture en milieu universitaire
  • Rencontres en milieu universitaire
  • Ateliers / rencontres autres publics
  • Résidences
  • Rencontres en milieu scolaire