Bibliographie

Roman :
. Derrière la porte, Edition Lierre et Coudrier, Novembre 2018

Poésie :
. Les poètes de l'an 2000, Edition Hachette,1999
. La fleur de l'âge, Édition Maison de la poésie, 1995

Extraits

Extrait n°1
Allongée dans mon lit, les heures défilent... Je guette chaque bruit. Il ne devrait plus tarder... Ma gorge est si sèche... un cactus à chaque fois que j’avale ma salive. Et soudain... Léger grincement du plancher, imperceptible, celui qu’il ne parvient jamais à éviter... Mon cœur est en suspens... La clenche de ma porte s’affaisse. Une fois. Deux fois. Trois fois. Mon cœur s’emballe... Souffle court... Je suis au bord de l’asphyxie. Les muscles tendus, en équilibre au bord du gouffre, j’attends le verdict comme on scelle un destin. Va-t-elle s’ouvrir ? Me condamner ? Les secondes deviennent des minutes. Les minutes des éternités. Et puis soudain, de nouveau ce grincement du parquet. Le même. Léger. Furtif. Pleine de doutes, les sens au garde-à-vous, je tends l’oreille. Je voudrais me lever mais impossible, la peur me paralyse. La menace est encore trop présente. Au bout d’un certain temps, je dois me rendre à l’évidence, plus un bruit. Un silence total règne dans la maison. Il a abandonné ! J’ai encore du mal à y croire mais ma parade a fonctionné ! Les pulsations de mon cœur reprennent. De chacune d’elles jaillit le bouquet d’un feu d’artifice. Ma tête se remplit de confettis. Mon âme de paillettes. Ce soir est un jour de fête ! Saisie par un sentiment de liberté, je suis transportée de bonheur. Comme un voile qui soudain s’éclipse. Comme le printemps après l’hiver. Cette nuit, je dormirai sur mes deux oreilles. Cette nuit, mes rêves seront en couleur.

Extrait n° 2
Face à moi-même, aux évidences, à mes peurs et mes angoisses, je me désagrège chaque jour un peu plus. Laminée par des batailles perdues. Des illusions éphémères. Va, candeur de mon esprit. Libère-toi de ce corps, de cette vie souillée. Rejoins d’autres terres. Plus pures. Plus innocentes... Mon âme est une plaie vivante. Des pensées morbides se greffent à mon désespoir. Ma tête bourdonne. Je n’arrive pas à extirper la douleur de mes veines et de mon corps. Douleur, si profonde, si enracinée dans mon âme. Sournoise, elle s’impose, prend ses aises, s’étale comme l’encre se répand sur le papier buvard. Jour après jour, elle gagne du territoire, monopolise et réclame toujours plus. Mon corps hurle. Ses cris résonnent, frappent, martèlent. Me collent à la peau. Cette peau que je voudrais arracher, en extirper chaque lambeau de chair pourri pour assainir mon corps profané.

Nul ne peut connaître la douleur s’il n’a connu la douleur de l’âme. Cette douleur acérée telle la lame d’un boucher. Celle qui entaille. Elle me lacère l’âme comme je ne peux m’empêcher de lacérer ma peau, mon corps, mes bras... Sentir la morsure piquante de la lame sur ma chair me ramène à la vie quand j’atteins les extrêmes. Sentir le froid, la brûlure de la première entaille, voir ma peau se pigmenter de rouge et laisser apparaître les sillons de sang apaise mon esprit.

Puisque je ne peux clamer ma souffrance, que mon corps hurle la douleur par chacun de mes pores ! Que mon sang éclabousse les murs de ma vie. Que les larmes deviennent torrent dans lequel me noyer...

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