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Les écrivains / adhérents

Cécile Wajsbrot

Roman / Essais
photo Cécile Wajsbrot

Je n’aime pas parler de moi – ce n’est pas très intéressant. Mais je n’imaginerais pas une vie sans lire et sans écrire. Non que l’écriture soit le prolongement naturel de la lecture, simplement, l’un et l’autre donnent accès à l’univers particulier de la littérature, un univers parallèle dont les lieux coïncident parfois avec les lieux du réel. En écrivant, on vit dans ce monde parallèle – avec tout le bonheur et les difficultés que cela suppose.

Cécile Wajsbrot est lauréate du Prix de l'académie de Berlin pour l'année 2016 qui a pour objectif d'animer l'échange spirituel et le dialogue entre la France et l'Allemagne sur les champs de la langue et de la culture.

Elue en juin 2013 au Conseil d'administration de la Mel et présidente de juin 2015 à mars 2017.

Thèmes
La littérature, et ce qu’on peut appeler le roman - en lui donnant un sens et une destination qui ne soient pas purement romanesques - suppose une alchimie entre le monde extérieur et le monde intérieur, ni l’un ni l’autre ne peuvent en être absents, mais comment les mêler, comment passer de l’un à l’autre ? C’est l’une des questions qui me préoccupent, comme l’exploration des zones d’ombre, des entre-deux. La mémoire, qu’elle soit collective ou individuelle, et son corollaire l’oubli. La place du passé dans le présent - comment s’en libérer - les frontières fragiles, de la vie à la mort. Et puis, les seuils qui vont des silences à la parole, qui mènent à la voix, aux voix. Cela devient de plus en plus sensible à mesure que j’écris. Caspar Friedrich Strasse est tout entier un discours d’inauguration d’une rue, dans Mémorial, des voix poursuivent la narratrice, dans Le Tour du lac, on ne distingue pas les pensées de la narratrice de ses paroles. Dans mon dernier roman, Conversations avec le maître, les voix interviennent comme des sortes de brefs poèmes, de haïkus qui s’insèrent dans le flux narratif. Et puis, insatisfaite de voir les titres s’ajouter isolément les uns aux autres, je tente d’écrire un cycle, une série de romans autour de la question de l’œuvre et de sa réception, dans différents domaines de l’art. Conversations avec le maître, qui parle de musique, devrait en être le premier volet.

Bibliographie

– Une Vie à soi, roman, Mercure de France, 1982.
– Violet Trefusis, biographie, Mercure de France, 1989.
– L’Histoire à la lettre, essai sous forme de correspondance avec le psychanalyste Jacques Hassoun, Mentha, 1991.
– Atlantique, roman, Zulma, 1993.
– Le Désir d'équateur, roman, Zulma, 1995, réédition Le Cercle Poche, 2001.
– Mariane Klinger, roman, Zulma, 1996.
– La Trahison, roman, Zulma, 1997, réédition coll. Dilecta, Zulma, 2005.
– Voyage à Saint-Thomas, roman, Zulma, 1998.
– Le Visiteur, récit, coll. Escales du Nord, Castor Astral, 1999.
– Pour la littérature, essai, Zulma, 1999.
– Nation par Barbès, roman, Zulma, 2001.
– Caspar Friderich Strasse, roman, Zulma, 2002.
– Nocturnes, nouvelles, Zulma, 2002.
– Le Tour du Lac, roman, Zulma, 2004
– Beaune-la-Rolande, récit Zulma, 2004
– Mémorial, roman, Zulma, 2005
– Fugue, récit avec photographies de Brigitte Bauer, coll. Carnets Littéraires, Estuaire, 2005
– Conversations avec le Maître, éd. Denoël, 2007
– L'ïle aux musées, éd. Denoël, 2009
– L'Hydre de Lerne, Denoël, 2011
– Sentinelles, éd. Christian Bourgois, 2013
– Totale éclipse, éd. Christian Bourgois, 2014
– Una Autobiographie allemande, avec Hélène Cixous, éd. Christian Bourgois, 2016

Extraits

“On ne revient pas, on ne revient jamais, me disais-je sur le quai où la nuit tombait, ce qu’on a quitté a changé, même s’il n’y a pas eu de grandes transformations, par le simple passage du temps, ou on a changé soi, ce qui revient au même, et moi, j’allais quelque part où je n’étais jamais allée, d’où venait ma famille et où elle ne voulait pas, n’avait jamais voulu retourner, à cause de la rivière et de bien d’autres choses, à cause de l’Histoire – j’en avais vu, au cours de reportages ou de rencontres, de ces gens forcés de partir et qui, lorsque les circonstances avaient changé, qu’un régime politique était tombé, ne rentraient pas parce qu’ils avaient eu tant de mal à partir, à renoncer, tant de mal à s’installer, ou du moins à construire. »
Extrait de Mémorial.

« Ah, ces coups de téléphone dans les maisons d’édition – il n’est pas dans son bureau, il vous rappelle – et j’attendais l’appel, sachant avec l’expérience qu’il ne viendrait pas, et la journée avait un goût amer, le lendemain, il fallait recommencer – la réunion s’est prolongée, il est en rendez-vous mais il vous rappellera, et bien sûr, il ne rappelait pas. Il en était ainsi quelles que soient les maisons, les fonctions, le nom de celui dont j’attendais la réponse, comme si un être hybride surnaturel s’était emparé des rouages de l’édition sous de multiples aspects, pour m’en interdire l’accès d’une façon ou d’une autre. »
Extrait du Tour du lac.

Ma bibliothèque

Vaste question, s'agit-il d'auteurs contemporains ? je suppose que non puisque c'est au passé. Proust, Woolf, Thomas Bernhard pour m'en tenir à l'essentiel et j'oubliais Faulkner. Plus récents Blanchot, Gracq, Duras.
Pour les contemporains : Hélène Cixous, Frédéric-Yves Jeannet, Pascal Quignard, Peter Kurzeck, Kenzaburo Oe et bien d'autres.

Lieu de vie

Île-de-France, 75 - Paris

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