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Les écrivains / adhérents

Jean Durin

Roman / Nouvelle
photo Jean Durin

Landais d’adoption depuis 48 ans, Jean Durin se veut un témoin temporel des cultures et des pays qu’il traverse, notamment en Afrique et en Amérique du Sud. Ses nouvelles, mais également son roman en sont les échos parfois douloureux ou tendres. Ses récits gardent les stigmates que l’Histoire a parfois marqués au fer sur nos peaux humaines, ou nos pieds de nez dérisoires et drôles. Une écriture fine et sensible. Jean Durin a reçu de nombreux prix pour ses nouvelles.

http://www.jeandurin.fr
Bibliographie

Roman :
Le Grand Esprit Vert, éditions de l’Harmattan, Collection Écritures, 2004

Recueil de Nouvelles :
Terminus et autres nouvelles, éditions de l'Harmattan, 2005

Ouvrages collectifs :
Les nouveaux Jules Verne, éditions Coprur, 1998
Nouvelles au Pluriel 98, éditions Editinter, 1998

Théâtralisation de nouvelles :
Vacances à Capbreton - Mise en Scène de Gérard Levoyer. Villiers-Sur-Marne, 1998

Nouvelles publiées, en revues littéraires :
Terminus, in Le Portique, directeur de publication : Chris Bernard, 1998
Vacances à Capbreton, in Nouvelle Plume, directeur de publication : Daniel Meunier, 1998
Blanche, in Scribanne, directeur de publication : Jacques Michéa, 1998
Le Passage, in Florilège, directeur de publication : Jean-Michel Lévenard, 1998
Les Étudiants de Köbenhavn, in In, directeur de publication : Pierric Maelstaf, 1998
Ishimure, in Le Jardin d’Essai, directrice de publication : Simone Balazard (Présidente de l’Union des Ecrivains) , 1999

Extraits

« Si j’ai certainement eu pour Niels l’attirance naturelle qu’une jeune fille peut avoir pour un jeune homme du même âge, il y avait entre nous beaucoup plus qu’une banale attirance physique. Nous apprécions chez l’autre la passion qui l’animait. Il m’est pénible en posant ces quelques mots sur le papier de me remémorer l’intensité extraordinaire du regard de Niels lorsqu’il m’entretenait de la restauration du fronton d’Egine par notre sculpteur Thorwaldsen. Je n’avais jamais vu ce monument, mais à écouter Niels discourir avec fougue sur cette commande de Louis Ier de Bavière, il n’était nul besoin qu’il extirpe de ses classeurs les documents qu’il possédait sur le sujet. Ses explications suffisaient amplement. Il aimait souvent allier le geste au discours, et je revois ses mains rougies dessiner dans l’air glacé les travaux qu’il me décrivait. Nous avions coutume de discuter tout en marchant. Niels s’arrêtait parfois subitement pour disserter avec force, et la buée qu’il dégageait alors dans ces moments animés m’empêchait parfois d’apercevoir son visage. Nous en riions souvent. »

[ Extrait de la nouvelle « Les Etudiants de Köbenhavn », parue dans le recueil « Terminus et Autres Nouvelles – Editions de l’Harmattan, Paris, 2006 ] - ©

« C’est à ce moment que le chef, demeurant dans l’obscurité la plus dense, pointa le doigt sur Enrique. Ce dernier s’aperçut que la vase coulait alors sur ses propres pieds, et remontait de plus en plus haut le long de ses jambes, augurant ainsi qu’elle allait irrémédiablement lui recouvrir la totalité du corps. Déjà, la vase remontait jusqu’aux genoux. Il leva encore les yeux vers le chef, face à lui. Enrique le vit rire, rire. Seul le bas de son visage restait visible. Ses dents seules riaient. La vase coulait toujours. Des pieds au pubis. Du pubis au nombril. Du nombril aux seins. Dans un instant, elle lui recouvrirait le visage, sortirait peut-être directement de sa bouche, et il ne pouvait rien faire, rien empêcher. Des seins aux épaules. Ne plus sentir les mains des guerriers sur son corps. Ne plus rien sentir. Seulement deviner que cette vase coulait, insidieusement, se faufilait partout, et que le corps entier devenait vase, l’alimentait même. Le cou à présent. Cette vase verte qui dégoulinait obstinément du cou, s’infiltrait sur sa poitrine, son ventre, son sexe et ses jambes, et gouttait sur ses pieds.
Flaque de vase verte sur les pieds. Le chef riait encore dans cette semi-obscurité, et ce rire vrillait, étouffait son esprit bien moins que la vase n’étouffait son corps, non en l’écrasant, mais en lui retirant toutes ses énergies vitales. Une vase-mort, qui se nourrit de ma vie, eut le temps de penser Enrique juste avant que le liquide vert ne commençât à sortir de sa bouche.
Face à lui, le chef riait toujours, et dans la pénombre de la chambre, ce rire semblait illuminer ses dents. Parvenu à ce moment précis de son cauchemar, Enrique se réveilla en sursaut. D’abord hébété sur sa couche, il posa ensuite les deux pieds sur le sol, et enfila en hâte sa chemise sur son corps dégoulinant de sueur, avant de courir chercher Antonio José dans les quelques rues et bars du village. »

[ Extrait du roman « Le Grand Esprit Vert », paru aux Editions de l’Harmattan, Paris, 2006 ] - ©

Lieu de vie

Nouvelle-Aquitaine, 40 - Landes

Types d'interventions
  • Rencontres et lectures publiques
  • Ateliers d'écriture en milieu universitaire
  • Rencontres en milieu universitaire
  • Ateliers / rencontres autres publics