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Les écrivains / adhérents

Mehrnoushe Solouki

Roman / Scénario
photo Mehrnoushe Solouki

C’est à travers des séminaires de philosophie organisés au Centre des Arts islamiques (hozé-honari) à Téhéran où elle-même travaillait en tant que journaliste freelance que Mehrnoushe Solouki a fait preuve de ses talents littéraires. Au-delà de didactique, les cours étaient une quête de conscience entre l’aube de la sagesse illuminative et le grand jour de l’existentialisme contemporaine.
L’interdiction de publication de deux de ses ouvrages fut à l’origine de son exil en France. L’apprentissage de la langue française lui a permis de libérer ses mots de la sainte prison de la République Islamique.
Elle a dû son choix à Hannah Arendt laissant entendre que la création littéraire est une étincelle au temps des ténèbres. Aussi son grand-père théologien, Mirza Davoud Solouki, lui apprend que l’essence de création est un face à face avec le fruit de l’Arbre. C’est ainsi qu’à travers son dernier ouvrage en français La Bataille d'Ahura et d'Ahriman, elle aspire à violer l’interdit en tant que l’enfant digne du père.

Bibliographie

- La Bataille d'Ahura et d'Ahriman, éd. Librinova, 2023
- Fatwa de sang : de mon quartier de Téhéran à la prison d'Evin, éd. Michel Lafon, 2011

Audio-visuel
- Le Mal et le Bien, court métrage, 2009 (Festival international Millenium)
- C’était là mon université !, film d’auteur. Un retour vers le passé universitaire de l’autrice et sa rencontre avec la nouvelle génération.

Extraits

La nuit dernière, je m’étais livrée aux mains de rêve. L'aurore endormie s'était éveillée du ciel nocturne, un poignard à la main. La lumière de l'aurore m’a poignardé. Mais lorsque, je m’étais réveillée, derrière les paupières, le soleil était brillant. Il s'en exhalait la senteur des fleurs de Niaki. La brise répandait leur parfum à travers la fenêtre ouverte de ma chambre. Le Forgeron de l’esprit me hélait de son atelier rayonnant. Et le travail était acharnant. Il fallait aiguiser et aiguiser jusqu’à arriver à un cœur qui étincelle les nuits de tristesse.
Le sourire vient sur mes lèvres. Le pouls de la sagesse apaise les battements du cœur. Je dis « Allons, Les bonnes pensées !». Je cache mon bijou dans un coffre-fort. Les geôliers sont partout. Pendant des années, dans cette banlieue sombre, le dompteur du serpent avait installé son spectacle. La tempête des débats parvenait des profondeurs des abîmes ; des pollutions s’étendaient. La poussière aveuglait ses habitants qui ne voyaient que les flamboiements des yeux de l’animal. Et moi, dans mon coin, je regardais les flots de Damavand qui descendait. Sa voûte était la clarté du jardin de Niaki. Ma source était le cours du Livre du Roi. Je lavais mes yeux aux scintillements de l’eau. Les mots étaient la brise qui soufflait de mer de littérature aryenne et les flots qui se soulevaient à l’aube de l’inspiration. Dans les voyelles et consonnes coulaient la vie, coulaient les couleurs de Dieu de l’arc en ciel.
****
Aujourd’hui, il pleut et je prends ma plume pour rédiger à l’encre noire l’histoire de mon voyage à la contrée de l’Ami. Devant cette fraîcheur, je sens combien mon cœur saignait dans son coin. Les rencontres volaient à la surface comme un ballon. Mais ici de la brise monte le parfum de Siavash. De ces instants que l’amitié et la fidélité m’accompagnent. Cet instant sacré que nous mettons debout, je veux que mon cœur reste dans ce roseraie; qu’à l’abri des ombres, moi et lui, nous accomplissions nos prières grâce de pluie des belles paroles.
Mais, le cœur chevauche, au-delà du parfum et les fleurs. Les mots deviennent mirages. Je dis : Holà Cœur ! Où vas-tu ? Là où tu partes, il y la flamme et le sang !
Mais, le cœur se sépare de Raison, outrepassant les bornes de conscience ; la raison n’est plus capable de le rattraper. Je dis au cœur : Qu’est qui t’arrive ? Il me réponde : Amour m’a soufflé de sa flamme. Je dis au cœur : Mais cet envole est la folie ! Il réponde : C’est le Temps de la folie.
Et l’histoire de bataille de l’Amour n’atteigne jamais sa fin. J’espère que vous serez de nobles caractères. Si vous remarquez des défauts, couvrez-le avec le pan de la robe de tolérance. Je me suis brûlée enfin pour vous ouvrir la porte de la maison paternelle avec la clé d’une langue étrangère.

Ma bibliothèque

L’Archange empourpré (Shihab al-Din Sohrawardi)
Les Contemplations (Victor Hugo)
L’Être et le Néant (Jean Paul Sartre)
Le Concept d'amour chez Augustin (Hannah Arendt)
Les quatre voyages de l’esprit (Molla Sadra)

Types d'interventions
  • Ateliers d'écriture en milieu scolaire
  • Ateliers / rencontres autres publics
  • Résidences
  • Rencontres en milieu scolaire