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Les écrivains / adhérents

Marie Etienne

Poésie / Roman / Essais
photo Marie Etienne

Marie Etienne a passé les 25 premières années de sa vie au Vietnam, en Côte d'Ivoire, en Allemagne, au Sénégal. Après avoir enseigné dans un lycée de Sologne, elle a travaillé dix ans avec Antoine Vitez, d¹abord au Théâtre des Quartiers d'Ivry, puis au Théâtre national de Chaillot, comme Secrétaire général, corollaire littéraire de l'Administrateur. A ce titre, elle avait la charge des Images et des Mots que produisait le théâtre, ainsi que des lectures de poésie. Elle est ensuite passée par l'édition de livres et de revues, dans le cadre de l'Education nationale.
Rédactrice à La Quinzaine littéraire, de 1985 à 2015, elle fait actuellement partie de l’équipe du journal en ligne En attendant Nadeau, créé en janvier 2016 par les anciens collaborateurs de Maurice Nadeau, et s'attache désormais à écrire les nombreux livres dont elle a le projet.

A la multiplicité des lieux de vies et des activités professionnelles, correspondent, presque naturellement, la variété des sujets abordés et des genres .
Si Marie Etienne a vécu dans différents continents, travaillé, outre celui de l'enseignement et de l'édition, dans l'univers du théâtre et de la critique littéraire, elle a également souhaité s'exprimer en poète de son temps (sans oublier la beauté et l'efficacité des formes du passé), et en prosatrice attachée à témoigner et à préserver la mémoire de ce et ceux qu'elle a connus.

Bibliographie

Poésies
– La Longe, Paris : Temps actuels, « La Petite Sirène », 1981
– Lettres d'Idumée, précédées de Péage, Paris : Seghers, « Poésie 82 », 1982
– Le Sang du guetteur, Arles : Actes sud, 1985 Katana, dessins de Sandra Monciardini, Paris : Scandéditions, « lumière ouverte », 1993 [Traduction en cours de Anne Talvaz]
– Anatolie, Paris : Flammarion, « Poésie », 1997, Prix Mallarmé
– Roi des cent cavaliers, Flammarion, « Poésie », 2002 / King of a Hundred Horsemen, traduction de Marilyn Hacker (Robert Fagles Prize for translation),
– New York : Farrar, Straus & Giroux, 2008
– Dormans, Flammarion, « Poésie », 2006
– Haute Lice, Corti, 2011, Prix Paul Verlaine de l’Académie française.
– Le Livre des Recels, Flammarion, « Poésie », 2011 - Prix Paul Verlaine de l’Académie française.
– Cheval d’octobre, Saint-Benoît-du-Sault, Tarabuste, 2015

Anthologies
– Poésies des lointains, Arles : Actes sud, 1995
– Cent ans passent comme un jour, 56 poètes pour Aragon, Creil : Dumerchez, 1997

Prose
– Éloge de la rupture, pointe sèche de Christian Rosset, Plombières-lès-Dijon: Ulysse fin de siècle / Virgile, 1991
– La Face et le lointain, Moulins : Ipomée, « Tadorne », 1986
– Les Passants intérieurs, Plombières-lès-Dijon : Virgile, 2004
– Les Soupirants, Plombières-lès-Dijon : Virgile, 2005
– Haute Lice, Paris : José Corti, 2011

Récits, Chroniques
– Clémence, Paris : Balland, 1999
– Antoine Vitez, le roman du théâtre, 1978-1982, Paris : Balland, 2000
– L'Inconnue de la Loire, Paris : La Table ronde, 2004
– L'Enfant et le Soldat, Paris : La Table ronde, 2006 (nouvelle version de Sensò, la guerre, paru chez Balland en 2002) [Traduction en cours de Dawn M. Cornelio]
– Les Yeux fermés (Les Variations Bergman), Paris : José Corti, « En lisant en écrivant », 2011

Nombreuses publications dans des anthologies et des revues en France, à l'étranger : Allemagne, Argentine, Australie, Canada, Etats-Unis, Italie, Japon, Liban, Nouvelle-Zélande, Pérou, Russie, Vietnam, Yougoslavie...

Extraits

Roi des cent cavaliers

(…)
« Je cherche la chanson, je dois la retrouver, la retrouver absolument, c'est une idée, c'est mon idée, ma seule idée.
La chanson est ancienne, à peine un souvenir qui insiste et qui brûle, qui ne s'attrape pas comme un plumet de foire, dans les manèges.
De temps en temps quand même je sors, de ma maison, de mon quartier et de ma ville.
Je sors, je bouge, on peut dire que je bouge, je suis bien avancée tout le long de ma vie, que je parcours en fredonnant la chanson très ancienne.
Je ne fredonne pas, je cherche la chanson perdue.
Retrouve-la, retrouve-la ! Je me fais du théâtre à moi-même, des discours, je m'exhorte, je me pousse au combat, je pousse aussi des cris sans gloire, aacchtt !
Quand je vivais en mer de Chine, je m'enfuyais avec Gérard, dans la mangrove, pour la chercher.
Je courais, je sautais, je me mettais la tête en bas, et regardais.
Entre les branches d'arbres le ciel n'existait pas, tout était inversé, difficile.

En remontant la mer d'Oman, je la cherchais sur le navire qui fendait l'eau, avec la conviction de sa grandeur.
Il était pourtant vieux, éprouvé.
Il crachait du charbon et donnait de la bonde sur un bord, le vent était trop fort, sa cargaison mal répartie.
Sur la lagune d'Ebrié, je la cherchais à bicyclette en dévalant la côte qui menait à l'école où monsieur Parisot enseignait les histoires de l'histoire et les chiffres des tables et les lettres des fables et les conjugaisons.
Ah les conjugaisons !
Quand j'habitais le Sunugal, je la cherchais dans la poussière qui montait des chemins, qui recouvrait les pieds des hommes et les palais d'argile.
Fatigue séculaire, comme inventée, semblable me disais-je, à la musique très perdue.
Quand je revins à l'Ile-en-France, l'hiver était fréquent, l'hiver me surprenait.
Je connaissais l'été, rien que l'été, j'éprouvais que j'avais traversé la frontière dans le sens du retour, de la fin de l'exil.
Tant d'années, me disais-je, d'un côté, tant d'années d'un côté et maintenant de l'autre sans que j'y aie pris garde ?
C'était à n'y pas croire, c'était à croire que ma tête!
La lumière filtrait à travers mes paupières d'endormi ou d'oiseau, qu'un maître dur avait cousues.
A présent me disais-je, tout sera différent, familier.
La chanson très ancienne habite quelque part, dans le pays aimé. N'est-il pas vrai ? »

Lieu de vie

Île-de-France, 75 - Paris

Types d'interventions
  • Rencontres et lectures publiques
  • Ateliers d'écriture en milieu universitaire
  • Rencontres en milieu universitaire
  • Résidences